TAKWEEN. BULLETIN D'INFORMATION N°2. Enseignement de Biochimie
تكوين. مجلة إخبارية رقم 2. تعليم البيوكيمياء
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REFORME DU SYSTEME D'ENSEIGNEMENT. QUELLE PLACE POUR LA BIOCHIMIE ET LA BIOLOGIE MOLECULAIRE ?
La Charte nationale d'éducation et de formation
et la loi 01.00 portant organisation de l'enseignement supérieur accordent aux universités une large autonomie pédagogique et scientifique. L'enseignement supérieur est actuellement organisé sous forme de filières* et de modules*.
Il appartient aux universités de proposer leurs projets de filières de formation, leurs conditions d'accès aux cycles et filières et leurs régimes des études et des évaluations.
Il est certain que cette nouvelle conception encouragera la diversité
tout en veillant sur le caractère national des diplômes délivrés. Si les filères du premier cycle sont déjà fonctionnelles depuis plus d'un an, des filières de licence (Bac + 3) sont en train d'être montées par différénts Etablissements universitaires.
Personne n'ignore les grandes difficultés qu'engendre le système actuel à l'échelle d'organisation des enseignements
et des évaluations qui s'y rapportent. Les raisons d'être des formations approfondies en Biochimie et en Biologie moléculaire reposent sur plusieurs considérations, comme:
L'enseignement de la Biochimie et la Biologie moléculaire doit prendre en considération des bases pratiques où l'étudiant essaiera de passer à l'application pratique de ses connaissances théoriques.
L'infrastructure nécessaire pour les travaux pratiques (TP)
n'est pas toujours existante dans beaucoup d'universités parce
qu'elles n'ont pas les moyens ou elles n'avaient pas développé
au préalable des activités de recherche scientifique
qui sont génératrices de projets et de protocoles expérimentés
localement. La formation par la recherche scientifique a été
souvent la clé de réussite des formations engagées
par plusieurs universités qui avaient fait le choix de développer
la recherche scientifique.
L'enseignement de laBioch. et la Biologie moléculaire doit
disposer du temps et de supports suffisants et adéquats.
En effet, les formations actuelles voulant toucher à plusieurs
disciplines en même temps, consacrent peu de temps à
laBioch. qu'elles réduisent uniquement aux techniques d'analyse.
Les notions biochimiques de base bien assimilés par les apprenants
restent nécessaires pour l'approfondissement des enseignements
subséquents. De l'autre côté, l'étudiant
se plaigne d'un manque de temps (trop c'est trop !!). Dans les universités
dotées de supports informatiques suffisants, une partie des
connaissances à inculquer est distribuée aux étudiants
sous forme de supports
multimedia (CD, DVD,..) ou mise à leur disposition
sur le réseau internet. L'utilisation de l'informatique
et des moyens de communication est une des prérogatives de
la charte nationale d'éducation et de formation. A l'encontre
de ce qu'on peut penser, les enseignants vont travailler encore plus
dans cet environnement. Pour avoir une idée sur ce contact
(pouvant être éffectué par courrier électronique)
entre étudiants et enseignants.
Dans beaucoup d'universités, la filière 'Science de
la Vie' avait consacré un enseignement deBioch. se répartissant
selon les semestres suivant:
S3:
module 'Biochimie Structurale/Enzymologie (notions)' couvert sous 90 heures (cours, TD, TP) dont 20% de TP; S4: module 'Biochimie métabolique-Biologie Moléculaire' couvert sous 90 heures (cours, TD, TP) dont 20% de TP. La BM est à 37% dont 14% en TP. très peu deBioch. est retrouvé en S5 et S6, situation qui doit être revue à l'ère des biotechnologies modernes basées sur des connaissances approfondies enBioch.. Beacoup ont vu dans la réforme du système de l'enseignement supérieur une réorganisation de l'ancien programme, ni plus , ni moins. L'amélioration de la qualité paraît être absente.......à suivre....
* Une filière est un cursus de formation comprenant un ensemble cohérent de modules pris dans un ou plusieurs champs disciplinaires et ayant pour objectif de faire acquérir à l'étudiant des connaissances, des aptitudes et des compétences. Une filière est constituée de 14 à 16 modules dont 10 au moins sont
obligatoires et constituent le tronc commun.
*Le module est l'unité fondamentale du système de formation. Il comprend un à quatre éléments de module qui peuvent être enseignés dans une ou plusieurs
langues ; un élément de module peut être soit une matière enseignée sous forme de courset/ou de travaux dirigés et/ou de travaux pratiques, soit une activité pratique consistant en travaux sur le terrain, en projet ou en stage.
Une activité pratique peut constituer une partie d'un module, un module entier ou plusieurs modules.
Les différents éléments d'un module constituent une unité cohérente. Un module d'enseignement s'étale sur un semestre et correspond à un volume horaire compris entre
75 et 105 heures d'enseignement et d'évaluation
LICENCES EN SCIENCES DE LA VIE DANS LE SYSTEME D'ENSEIGNEMENT A LA CARTE
L'enseignement des sciences de la vie est avant tout expérimental où la pratique occupe une place importante en plus des enseignements
théoriques. Cela signifie qu'il est coûteux sur les installations exigées pour l'expérimentation et que le profile des lauréats sortant doit associer la pratique et les connaissances
théoriques, atouts de cadres opérationnels. Or l'augmentation
des effectifs des étudiants, le peu de moyens alloués
à l'enseignement et à la recherche scientifique, font de l'ancien système de formation un système stagnant, non évolutif et dépassé. Il a fallu penser à un nouveau système, le système modulaire qui avait fait l'objet de la charte National d'Education et de Formation. Cette fois ci il a été projeté d'introduire un mécanisme associant l'autofinancement des universités et l'utilisation de moyens d'information et de communication et ....Et voilà après la sortie de la première promotion, il faut faire une évaluation et des critiques constructives pour avancer!.
Dans le système modulaire, les étudiants paraissent encore désorientés. Certains déclarent même ignorer l'importance de ce système. Certes, dans le nouveau système, l'étudiant peut choisir son cursus (composer ses cartes) et lui adopter la vitesse avec laquelle il compte le réaliser. Pour rappel la licence peut être préparée après 3 ans d'étude (vitesse supérieure).
Si nous regardons les quelques dernières évaluations, on se rend compte qu'uniquement 7% des étudiants inscrits en en premier semestre (S1) arrivent à avoir leur licence au bout de 3 ans (autour de 53 étudiants de 800 inscrits, comme exemple vivant). Ceux là sont supposés avoir validé 24 modules (24 cartes sur la table !). Aussi, certains étudiants n'arrivent pas à s'inscrire dans tous les modules. Ceux là sont exposés à l'exclusion s'ils ne valident pas 12 modules en 3 ans. On peut se poser la question pourquoi ?.
Il y'a plusieurs causes à cela dont les prérequis non remplis pour l'inscription dans tel ou tel module (généralement pour s'inscrire dans un module, on exige la validation d'un autre module). Et ce module 'stage de fin d'études' programmé dans
le semestre 6 (S6). Il a reçu plusieurs critiques quant à sa réalisation pour des effectifs élevés. Ajoutons à cela des problèmes d'ordre organisationnels. Les étudiants sont unanimes à annoncer que le temps est insuffisant pour se préparer à passer les contrôles continus dans les meilleures conditions. Or, d'après les concepteurs de la charte de l'enseignement supérieur, les contrôles continus permettent à l'étudiant de se rattraper.
Dans tous les cas, peut-on considérer cela comme un grand échec ? ou simplement une phase de transition délicate ? . Tout le monde garde son optimisme, mais, Il est temps d'évaluer le système modulaire et d'ouvrir un champ d'amélioration plus réaliste et loin des rêves et ambitions. On sait bien à l'avance pourquoi le résultat n'était pas encourageant ! Le système modulaire tel qu'il a été proposé dans la charte a été dénoyauté de l'environnement dans lequel on avait voulu le semer (universités autofinancées, moyens fianciuers suffisants, logistique adaptée, etc….(à suivre)
